Peut-on admirer ce qui nous fait horreur ? Peut-on être captivé par la beauté de films dont le but était de magnifier le Troisième Reich ? Leni Riefenstahl (1902-2003) fut la cinéaste préférée d’Adolf Hitler, qui lui confia la réalisation de films de propagande que beaucoup, d’Andy Warhol à Francis Ford Coppola, considérèrent comme des chefs-d’œuvre.Lilian Auzas, après des années de travail universitaire sur son cinéma, a voulu interroger sa propre fascination en cherchant, dans le parcours de l’artiste allemande, les ressorts qui ont pu la conduire à mettre son talent au service de l’abjection. Riefenstahl, roman de l’intime caché dans les replis de l’histoire, où sans cesse dialoguent l’imagination et la connaissance, est une quête passionnée de la vérité d’une femme que l’ambition aura aveuglée au point de ne pas voir quelle tragédie aura été sa vie.