Un spectre hante la littérature : la politique. Les acteurs du monde littéraire réagissent, de plus en plus, en militants, et un roman sera davantage jugé selon l’orientation politique de son auteur que sur ses vertus littéraires. Annie Ernaux est devenue le porte-drapeau des progressistes, tandis que Michel Houellebecq est celui des réactionnaires. Cet essai libre, qui emprunte au récit, défend l’autonomie de la littérature, en s’appuyant sur l’idée que la vie, vraiment vécue, ne relève pas du politique, ni du collectif : la vie est invisible, et c’est ce que cherchent à transcrire l’art et la littérature. On y trouve également des chapitres où l’auteur retrace son propre itinéraire politique, une analyse de la « grande noyade » de la littérature dans l’océan des livres ainsi que la dystopie d’un monde où la (vraie) littérature aurait disparu.Patrice Jean est l’auteur de neuf romans, dont, récemment, La Poursuite de l’idéal (2021) et Le Parti d’Edgar Winger (2022, prix des Hussards).