« Jamais tant que ça voulu être quelqu’un. Je n’ai eu de réalité que dans des amours qui en avaient bien peu, mais l’amour m’aura rendu la vie réelle. »L’auteur de cette note retrouve une jeune femme qu’il a aimée adolescente, huit ans auparavant. Ils partent pour Venise, où ils tentent de reprendre leur histoire. Confrontation plutôt que fusion, tel est leur ressort amoureux, car bien plus retorse que leurs trente ans de différence d’âge est la tension incestueuse qui s’installe entre eux.Il tient la chronique de cet amour dans un carnet où, par fragments, se dessine l’impossibilité d’approcher autant qu’on le désire l’être aimé, qui se dérobe toujours.Que faire de cette énigme, de cet état de joie déchirante (connaissance et douleur ensemble) sinon chercher une forme pour la dire ?« Cette angoisse dans l’amour dont j’aurai fait ma joie », écrit-il.Il n’existe pas d’amours non réciproques puisqu’on s’accomplit par l’amour et non dans l’amour. Est-ce à dire qu’il n’existe pas de rendez-vous manqués ? Une question que pose ce récit amoureux, alliant écriture intime et profondeur métaphysique.Jean-Paul Chavent est notamment l’auteur de Violet ou le Nouveau Monde (Actes Sud, 1985), Fin’Amor (Cadex, 1996), L’Impatience (Cadex, 1999) et Le monde entier est ma cachette (La Table Ronde, 2006).