Leopold von Sacher-Masoch (1836-1895) n’a longtemps été connu que par le type de perversion que désigne son nom. Aujourd’hui, il s’agit moins de le revaloriser que de cerner la place singulière qu’il occupe dans l’histoire des formes littéraires.Dans ses Textes autobiographiques, inédits en France, Sacher-Masoch évoque ses souvenirs sur le ton de confidences intimes, expose ses réflexions sur la musique et le théâtre, revient aux contes et légendes qui l’ont nourri. L’érotisme raffiné et spirituel (L’Amour de Platon ou la « perversion idéaliste » d’un amour qui refuse entièrement le corps) côtoie la drôlerie satirique (Diderot se transformant en singe au contact des puissants de ce monde).Platon en amoureux déçu, Diderot en singe, Masoch en petit garçon : autant de figures « blanches » qui attendent leurs contenus pulsionnels, de schémas laissés vides par un texte qui se dit en quelque sorte non à lui-même.