L’industrialisation a rompu les liaisons écologiques entre les éleveurs, les bêtes et les paysages. Aux marges de la production agro-industrielle résistent pourtant des collectifs pastoraux économes, au sein desquels les éleveurs et leurs troupeaux sont en interdépendance avec les écosystèmes. Si ces pratiques restent très minoritaires, elles témoignent des aspirations de nouveaux éleveurs, parfois néoruraux, à nouer d'autres relations avec leurs animaux, à façonner les paysages en coévolution avec leurs troupeaux et à tisser de nouveaux liens sociaux. En rendant la parole aux éleveurs, cet ouvrage montre la richesse écologique et humaine du pastoralisme ainsi que les obstacles administratifs auxquels il se heurte. Si la standardisation pilotée par l’agro-industrie a conduit à une déconnexion des troupeaux et des écosystèmes, à la perte du sens du métier et des savoir-faire, des initiatives locales montrent que le pastoralisme peut se réinventer.