Contrairement à Dantzig abandonnée autrefois à Hitler, Kobané symbolise une résistance réelle, celle des Kurdes contre ce nouveau totalitarisme : l’islamisme radical – sans doute la plus grande barbarie enfantée par le début du XXIe siècle. Pour les djihadistes de Daech, habités par la haine de tout ce qui ne leur ressemble pas, l’idée même de démocratie doit disparaître à jamais. Celle-ci est au cœur du mouvement révolutionnaire des Kurdes de Syrie qui combattent l’État islamique pour en faire vivre les valeurs essentielles : liberté individuelle et collective, égalité homme/femme, laïcité, respect des minorités, justice économique. Deux visions opposées de l’homme et du monde s’affrontent dans ce roide morceau du Moyen-Orient. Mourir pour Kobané est le récit de deux années de compagnonnage avec les Kurdes de Syrie. Un récit de terrain, engagé, à hauteur d’homme, volontairement trempé dans le seul « savoir de la chair ». Au-delà des concepts et théories, au-delà de ce qui ne peut être dit encore, il veut donner à voir et comprendre le quotidien saisissant d’un peuple luttant sans esprit de recul pour des valeurs identiques aux nôtres. Une guerre qui, comme à Dantzig autrefois, nous concerne tous.