On connaît les symptômes du sentiment d’insécurité (angoisse, repli, violence) et ses objets (santé, argent, amour). Mais on comprend mal sa nature : comment se forme-t-il, comment se manifeste-t-il, comment se propage-t-il ? Et pourquoi cette émotion protectrice et vitale est-elle dévalorisée, jugée illégitime ? Faire de son insécurité une force, la considérer comme un signal d’alerte des limites à ne pas dépasser, est désormais reconnu comme une sagesse. Tant mieux : apprivoiser cette insécurité est la meilleure façon de ne pas la faire payer aux autres. Isabelle Siac propose de renouer le fil entre la psychologie individuelle et les phénomènes sociaux. C’est en effet dans l’interaction constante et étroite avec l’environnement que se noue pour chacun ce ressenti d’inconfort que les années 1970 ont appelé "sentiment d’insécurité" et que les psychologues ont curieusement laissé aux spécialistes du développement personnel et aux criminologues. Alors que la guerre, après la maladie, nous réveille violemment d'une tranquillité qu'on croyait acquise, cet essai, nourri de situations concrètes, permet de comprendre les rouages du sentiment d’insécurité et de vulnérabilité, et comment il peut dégénérer en paranoïa ou, au contraire, s’apaiser.