« Pour commencer, j’entrepris de fabriquer un sextant, indispensable si je voulais pouvoir suivre ma progression à l’aide du soleil et des étoiles. Quelques cercles métalliques, un vieux télescope de boy-scout (acheté un shilling), une lame de scie et un couteau de table en acier inoxydable firent parfaitement l’affaire. » Traverser le Pacifique – le plus grand océan du monde – sur une coque de noix non pontée ? Aucun marin digne de ce nom ne s’y risquerait. Pourtant, c’est ce qu’a réussi au début des années 1930 un émigrant letton sans le sou ne connaissant rien à la navigation à voile. Parti en toute illégalité de la côte est australienne à bord d’un petit dériveur conçu pour naviguer en eaux abritées, Fred Rebell atteint un an plus tard les États-Unis. Injustement méconnue, cette aventure de 13 000 kilomètres, ponctuée de péripéties à peine croyables, mérite une place à part dans l’histoire maritime. Parfaite illustration de l’exemple à surtout ne pas suivre, ce récit n’en est que plus captivant.