"Je suis entièrement sous l’eau. La pointe de mes cheveux effleure la surface toute proche. Je les sens danser librement. Les bras se déploient avec légèreté, les mains se délient, dialoguent avec le fluide. Les pieds qui reposent à peine sur le fond ajustent leurs appuis. L’équilibre est rétabli. Le corps que la gravité a cloué sur terre retrouve ses réflexes aquatiques. Je reste ainsi quelques secondes dans une immobilité relative en forme de recueillement. La mer m’a tant manqué." Quand l’éloignement renforce l’attachement, que le risque met en lumière la nécessité, Guillaume Néry retient son souffle pour se sentir en vie, s’immerge pour prendre un nouvel élan, s’abandonne corporellement et laisse les pensées dériver avec le courant. En remontant à la surface, il retourne à une vie terrestre apaisée. Après son accident de plongée qui a failli lui coûter la vie, Guillaume Néry a rapporté des profondeurs des enseignements qui initient son cheminement. Du sport à la contemplation, il a fait de la mer un espace intime et un lieu de création. Sa quête va désormais bien au-delà des records. L’océan est son paradis mais aussi le coeur de son engagement pour la préservation de la nature.