« Pour dire vrai, la relation entre le cheval et l’homme est une bizarrerie, une anomalie, une étrange affaire puisqu’elle consiste en un rapprochement entre deux espèces que tout oppose, une alliance presque contre nature : celle d’un carnivore avec un herbivore, d’un chasseur avec un gibier. Cela a été souvent souligné, mais jamais avec suffisamment d’insistance, car cette particularité détermine la vie orageuse de ce couple insolite, improbable ou, à tout le moins, mystérieux. » Oublier notre condition animale, nous croire libérés des contraintes naturelles. Jamais dans l’histoire, il n’a été aussi nécessaire de se rapprocher des chevaux, pour ne pas perdre complètement nos repères. Par leur vitalité, leur énergie, leur spontanéité, leur générosité, les chevaux peuvent nous aider à renouer avec notre propre animalité. Depuis plus de dix ans, inspiré des turbulences d’une époque en pleine ébullition, Jean-Louis Gouraud exerce une fonction de sentinelle en tenant dans le mensuel Cheval Magazine une chronique dans laquelle il essaie d’attirer l’attention sur ce qui va bien ou moins bien, non seulement dans le monde du cheval – mais aussi, et surtout, dans le monde tout court. Un formidable coup de sabot sur notre société contemporaine.