L’artiste nourrit-il son appétit en dévorant ceux-là même à qui il offre son œuvre ? Les personnages évoqués dans ces récits ne nous sont pas inconnus et nous identifierons certains d’entre eux. Mais qu’il s’agisse de ce vieux couple archi-célèbre chez qui la cruauté mentale le dispute aux plus haute aspirations, de ce peintre arriviste qui passe sans scrupules sur le corps de ceux qui l’aiment, ou du grand humaniste dont la sagesse mûrit au noir soleil de l’hypocrisie, c’est la même question essentielle qui est posée : pureté et créativité sont-elle inconciliables ? À travers ces artistes à la fois faisandés et enfantins, nous apprenons que la grandeur d’une oeuvre peut croître dans la ruse et la sécheresse de coeur autant que dans la beauté et la générosité.