Affirmer l'existence - et donc reprendre toutes les analyses avancées, contre Hegel et son savoir spéculatif, par la pensée contemporaine depuis Kierkegaard. Et en même temps proclamer le savoir, le savoir vrai, spéculatif, systématique de cette existence - et donc répéter l'intention qui fut celle de Hegel. Telle est, sous le titre général La philosophie comme savoir de l'existence, l'entreprise ici tentée, et que nous semble justifier l'inconscient. D'où la méthode. Méthode spéculative, avec, pour chaque terme analysé, ses trois temps nécessaires, comme chez Hegel. Mais aussi méthode existentielle, parce que, au-delà de la vérité phénoménologiquement dégagée pour chaque terme, il faut tenir compte du primordial refus (désespoir, pulsion de mort) que l'existant oppose à cette vérité, et donner place à l'acte créateur par lequel seul on peut passer outre à ce refus. Et enfin méthode métaphorique, parce que l'objectivité est, avec l'existence, langage, et que le principe de cette objectivité est alors métaphore - l'acte même de la création. Le livre I qui propose une analyse de l'existence elle-même, et qui veut montrer que l'inconscient permet d'en résoudre la contradiction constitutive, est ici publié en trois volumes : L'altérité, en dialogue avec Kierkegaard, Le jeu, en dialogue avec Heidegger, L'inconscient, en dialogue avec Lacan et Lévinas.