Quelle que soit la guerre – civile, ethnique, internationale –, les trafics d'armes suscitent le fantasme. On les imagine s'opérant dans le plus grand secret. Il n'en est rien. Le business de la mort alimente les points chauds au vu et au su des gouvernements et de leurs services. D'Est en Ouest, du Nord au Sud, ce négoce lucratif sillonne la planète en toute tranquillité, ou presque. Un expert des services secrets le confesse dans le livre : "Si on le voulait, toutes les filières seraient stoppées en 18 mois." Mais les enjeux sont trop importants. Jamais jusqu'alors un ouvrage n'avait exploré cette zone grise où les pays démocratiques fréquentent les trafiquants avec le plus grand cynisme, voire les utilisent. Sous couvert de lutter contre la prolifération des armes, nos Etats déversent eux-mêmes des kalachnikovs et autres fusils d'assaut sur les zones sensibles du globe. Participant ainsi à leur dissémination. Deux ans d'enquête en France et à l'étranger ont permis à Laurent Léger, documents à l'appui, de toucher du doigt l'ampleur des connexions entre trafiquants et services secrets. En exclusivité, certains marchands de mort ont même accepté de se confier, révélant le dessous des cartes de ces trafics macabres.