Et si l’on concevait la tâche de l’historien comme l’enquête d’un Sherlock Holmes ? Si la guerre pouvait être assimilée à un crime, les coupables se dissimulant, des alibis étant invoqués, des innocents désignés du doigt ?Dans cet ouvrage – ni « livre édifiant » ni « commémoration » –, Luciano Canfora aborde la guerre non comme un monument, mais comme un événement vivant qu’il s’agirait de retourner dans tous les sens pour comprendre « ce qui s’est vraiment passé ».L’enquête menée au fil de ces pages – puisqu’il s’agit bien d’une enquête – se déroule en une vingtaine de courts chapitres, tirés de conférences à la radio publique italienne, à lire d’une traite comme autant de petites histoires. Les idées reçues – surtout celles qui ont cours dans les pays vainqueurs – ne survivent pas à l’examen. La fin ne nous livre pas un unique coupable, mais nous laisse vaccinés contre les reconstructions apologétiques.C’est le livre que doit lire qui veut se faire en quelques pages une idée de la multiplicité des causes et des conjonctures qui ont conduit à la Première Guerre mondiale.