Guillaume Ancel intègre à 19 ans la prestigieuse École spéciale militaire de Saint-Cyr qui, à Coëtquidan, forme les chefs de l’armée française. Il fait ici le récit des trois années d’apprentissage de son futur métier et du rôle crucial des officiers, en vue des opérations qu’ils auront à mener. Ce sera pour lui, entre autres, le Cambodge en 1992, le Rwanda en 1994 et Sarajevo en 1995. Alors que la guerre en Ukraine ou entre Israël et le Hamas nous interpellent sur l’importance de la défense et le rôle de l’armée en France, ce témoignage inédit montre comment les chefs militaires français sont formés pour « vaincre », certes, mais aussi pour « se taire » – quand, nous dit l’auteur, ils devraient apprendre à débattre au sein d’une société qu’ils entendent protéger. Cette « culture du silence » est-elle encore compatible avec une démocratie moderne, interroge l’ancien saint-cyrien ? Telle est l’une des questions centrales de ce livre, que la préface de l’historien Stéphane Audoin-Rouzeau permet de recontextualiser dans une histoire plus longue.