Dans les années qui suivirent la Grande Guerre, le désir d’éviter un nouveau conflit fut peut-être le souhait le mieux partagé en Europe. Le « Plus jamais ça ! » résonnerait longtemps dans les oreilles des Européens. Une opinion générale qui allait peser sur l’avenir et serait au cœur de la politique d’apaisement voulue par les Anglais. En reconstituant les tractations qui se jouèrent jour après jour pour « apaiser Hitler », Tim Bouverie fait revivre ici le marché de dupes que le Führer imposa aux Européens dès 1933. Il montre que les situations ne sont jamais inspirées par le seul aveuglement de quelques-uns – quand d’autres avaient immédiatement perçu ce qui allait se jouer – mais le fruit d’une équipe perméable à son époque. Tour à tour vue de Londres, Paris ou Berlin, cette histoire se trame dans le secret des chancelleries, comme en témoignent de nombreuses archives, désormais accessibles. Sous la plume de Bouverie, le récit se fait haletant jusqu’à la fin. Avec une rare maîtrise, l’auteur retrace la fuite en avant de la politique nazie et les innombrables coups de bluff du Führer, qui ne manqua jamais une occasion de se présenter comme un pacifiste auprès de ses interlocuteurs étrangers.