Frédéric Bihel se rend dans le Limousin pour retrouver les lieux de son enfance. C’est comme un pèlerinage. Sa mère l’accompagne. Frédéric retrouve la cour de son école, qu’il fréquentait en 1971. Il avait six ans. Les souvenirs affluent, la mémoire joue à plein. ' Quand on perd la mémoire, on perd sa faculté d’imaginer ', dit António Lobo Antunes. L’auteur Bihel se rappelle l’enfant Frédéric et crée les images magnifiques d’une enfance solitaire, parfois bousculée par les railleries des autres, mais riche d’une amitié unique. Il se souvient aussi de Gabi, le père de son ami Michel, dont il gardera un peu de la démarche, les mains dans le dos, jusqu’à aujourd’hui. Il voit plus souvent Gabi que son père, dont il ne comprend pas bien le métier, et qui, plus tard, disparaîtra tout à fait.L’enfance de Frédéric se perd dans un trou, une faille peut-être, que l’auteur va s’évertuer à combler. Sans pathos, sans démonstration, avec la légèreté du crayon et la force de la conviction, Frédéric Bihel livre ici un livre d’une belle humanité.