"Je ferai virer de l’argent, de quoi payer pour le petit, jusqu’à ce qu’il soit en âge de travailler. Mais ça sera à partir d’un compte anonyme. Il ne devra jamais savoir d’où vient cet argent. Peut-être qu’il voudra me chercher plus tard. Du coup, il vaudra mieux lui dire que je suis parti en Amérique, et que je suis mort là-bas." Né à Évreux pendant la guerre, d’une mère adolescente et d’un père collaborateur, Léon apprend dès l’enfance la loi du plus fort. Au fil des ans, il se consume de passions louches. Proxénétisme, fraude, meurtre, trafics en tout genre : les méthodes de Léon n’ont pas de limite et le mènent à la prospérité. Ses actes provoquent des dommages irrémédiables dans la vie de ses proches, en particulier celle de ses enfants, qu’il n’a jamais reconnus. L’emprise tentaculaire de Léon sur Évreux affecte un réseau de personnages qui, au gré des décennies, en constitue le portrait collectif. Comme dans une tragédie grecque, c’est au prix de bien des vies brisées que pointe enfin l’espoir, et que se rompt la spirale du vice.