L'humour malavisé inquiète le pénaliste. L'éclat de rire à la vue d'une infraction rend-il complice ? Quel sort réserver au canular terroriste, au toucher sexuel déplacé, à l'exhibitionnisme, à l'ironie diffamatoire, à l'entartage, au bizutage, aux menaces proférées à la blague, à l'individu qui s'amuse à effrayer autrui en brandissant une arme à feu ? La plaisanterie mérite-t-elle le rôle de moyen de défense ? Au carrefour du droit, de la philosophie, de la sociologie et de la psychologie, le thème de la répression de l'humour et du rire oblige à départager le comportement déplacé et le comportement proprement criminel. Le jeu, le rire, l'humour ont pour but d'échapper au sérieux de ce monde. Le défi consiste à définir la sphère de liberté ludique de l'homme. Force est de cerner le seuil de tolérance du droit criminel et de tracer la ligne de partage entre l'humour discutable et l'humour foncièrement coupable. Soucieux de ménager à l'homme des zones de non-droit, le présent ouvrage se livre à l'élaboration d'une théorie juridique du rire.