Philippe Moline, dit Flip, ouvrier dans l’usine Deleter, le leader européen de l’ouvre-boite, est quitté par son amoureuse, Patricia, alors même qu’il lui confectionnait une Tour Eiffel en clefs à sardine. Le lundi suivant, en chemin pour l’usine, il ne descend pas du bus. Tandis que ses collègues se heurtent aux grilles fermées de l’entreprise dont les machines ont été vendues et déménagées durant le week-end, Flip arrive au terminus de la ligne. Hagard, il n’est plus littéralement que l’ombre de lui-même, une silhouette nonchalante et sombre, quand il rencontre Trashy, un percussionniste enfumé en quête d’un groupe qui accepte de jouer avec lui. Ensemble, ces deux paumés vont effectivement se perdre en voiture dans la montagne ardéchoise. Sur cette route crépusculaire, puis obscure, ils roulent sans but et sans lumière vers une destination qu’on devine aussi sans espoir. A force de désespérance, ils vont croiser Patricia et les collègues d’usine de Flip qui séquestrent le patron-voyou les ayant privés de travail. Enfin, au bout de la nuit et du chemin, à la fois morts et vifs, ils croiseront aussi leur destin… Mort et vif met en scène des personnages en rupture, amputés du cœur ou de leur emploi, malgré eux, privés de sens de l’orientation et de sens à leur vie, qui errent dans les entrelacs sinueux d’un monde dont on les a exclus.