Tissées aux alentours des années 1500, ces six tapisseries, qui arborent les armoiries de la famille Le Viste, représentent les cinq sens que sont le Toucher, le Goût, l’Odorat, l’Ouïe et la Vue. Reste le sixième sens, commenté par l’inscription À mon seul désir, qui a inspiré de nombreuses hypothèses. Il pourrait désigner le libre-arbitre : la Dame à la beauté diaphane renonce aux plaisirs temporels. Le fond de mille fleurs parsemé d’animaux familiers crée un univers poétique, agrémenté d’un arrière-plan rouge exceptionnel pour l’époque. Dans ce jardin d’Éden, la licorne est tantôt actrice tantôt simple spectatrice, porteuse des armoiries du commanditaire. L’ensemble est considéré, à juste titre, comme l’un des grands chefs-d’œuvre de l’art occidental. Depuis décembre 2014, le musée de Cluny accueille les tapisseries rénovées dans un nouvel écrin, conçu par l’architecte en chef des Monuments Historiques, Paul Barnoud. La disposition des tapisseries suit un ordre précis : la hiérarchie des sens en vigueur au Moyen-Âge, du plus matériel au plus spirituel. En septembre 2015, une exposition des travaux des étudiants sera organisée au musée Cluny à Paris.