Érasme l'avançait : "On ne naît pas humain, on le devient." Mais comment peut-on le devenir ? Quelles évolutions, quelles contraintes doit-on accepter, dès l'enfance puis tout au long de son existence, pour pouvoir vivre véritablement comme un homme ? Et en quoi la société dans laquelle nous vivons favorise-t-elle ou empêche-t-elle ce parcours vers l'humanisation ? Autant de questions que Jean-Pierre Lebrun travaille à clarifier depuis de très nombreuses années. Refusant à la fois la nostalgie d'un passé idéalisé et d'être aveuglé par les sirènes du "progrès", il se demande si nous sommes encore capables, voire soucieux, de désirer. Sachant que le désir, le propre de l'homme, a affaire au langage et au manque. Et qu'il se différencie de la jouissance, comblante et par là même mortifère. Or notre société dite néolibérale, imposant la recherche éperdue de ladite jouissance, confondant égalité et égalitarisme, affaiblissant la fonction paternelle au nom du rejet, certes légitime, du patriarcat, tend à dévaloriser tout ce qu'implique la condition humaine. Ce qui a des conséquences majeures, et très concrètes, qu'explore ici Jean-Pierre Lebrun, dans tous les domaines de la vie individuelle et collective : la politique, l'éducation, la culture, le psychisme et ses pathologies, mais aussi la vie conjugale ou les modes de consommation. Une réflexion profonde mais accessible, du point de vue de la psychanalyse, sur les problèmes cruciaux que doit affronter l'homme contemporain.