Peter Sloterdijk a un jour dit à Dominique Quessada : « Je vois très peu d’auteurs qui ont vraiment élaboré cette dimension du polar métaphysique que vous déployez avec allégresse. » Avec le premier tome de L’inséparé, son immense fresque du monde qui vient, celui-ci prouve à nouveau combien Sloterdijk avait raison. À la fois portrait en cinémascope de l’état du monde contemporain, vertigineuse investigation philosophique sur l’ontologie nouvelle que ce monde a inventé, et encyclopédie bruissante des mille et unes mythologies à travers lesquelles celle-ci s’exprime, c’est une véritable somme, aussi urgente que de haut vol, que Quessada propose. Des smartphones au multiculturalisme, des défis de l’écologie à la politique de réinvention des frontières, du politically correct au « posthumanisme », notre monde a défini une nouvelle condition humaine, dont la figure de l’Autre a disparu. Mais qu’est-ce qu’un Monde sans Autre ? C’est à cette question que cet ouvrage apporte une réponse, en développant un programme ayant pour ambition de révolutionner la manière dont, jusqu’à aujourd’hui, nous avions pensé l’Être. La philosophie du monde où l’Autre avait une signification était une philosophie de la séparation, de la distinction, de l’exclusion – la philosophie du monde sans Autre sera une philosophie de l’inséparation. Ou elle ne sera pas.