Alep est devenue, depuis le rapt en juin 2013 de deux journalistes d’Europe 1, une zone "interdite" à la presse internationale. Cette enquête, réalisée après un tel enlèvement, représente donc un des derniers témoignages sur la "capitale" de la révolution syrienne, où un million de personnes vivent depuis un an sous contrôle de l’opposition. Alep n’est pas seulement un laboratoire de l’après-Bachar al-Assad, c’est aussi le lieu où se lisent les trajectoires possibles de la révolution syrienne, depuis la plus respectueuse jusqu'à la plus sectaire. Alep, c’est la Syrie d’aujourd’hui et le Moyen-Orient de demain. Jean-Pierre Filiu a longtemps vécu en Syrie, dont il parle couramment la langue. Il a pu ainsi s’immerger dans une réalité complexe, où le courage de la résistance civile côtoie les pires débordements jihadistes. Son premier séjour à Alep remonte à 1980, ce qui lui permet de replacer la révolution actuelle dans la perspective historique qui manque souvent aux analyses "à chaud".