Les avenues A, B, C et D forment une espèce d’appendice crasseux du Lower East Side de Manhattan : ces îlots à initiale sont devenus territoire indien, le pays du meurtre et de la cocaïne… Interrogés sur les origines de leur Alphabetville, les habitants répondront que le Christ s’est arrêté à l’entrée de l’Avenue A… Mais enfoncez-vous un peu plus loin dans le quartier. L’Avenue B, où tous les repères rassurants s’évaporent, arbore les couleurs de la pauvreté les plus primaires… Or c’est quasiment la civilisation comparé à la C. Avenue C, ce sont des patrouilles d’ados qui font régner l’ordre – enfin, leur ordre –, protégeant les dealers du coin et dissuadant les malfrats du nord de la ville de venir s’aventurer par là. Leur chef est une femme, Sarah, surnommée Saigon, parce qu’elle a été infirmière militaire au Vietnam. Avec Howie, son amour d’enfance, on va se laisser emporter dans des aventures qui défient l'imagination la plus enfiévrée, entre les rois de la drogue, les agents doubles, les truands de haut vol, les coups tordus des uns, les crimes des autres. Et dans le tourbillon de la langue de Jerome Charyn qui ne ressemble à aucune autre.