A partir d’une pratique de deux ans en tant que médecin coordinateur du LAM Olympiades, nouvellement créé, de rencontres avec les résidents, d’entretiens approfondis avec tous les professionnels du LAM, et de participation aux diverses réunions, l’auteur analyse les paradoxes de l’ensemble du dispositif mis en place pour les sans domicile fixe dans le cadre social et médico-social :Les bénéficiaires sont pour l’essentiels des étrangers sans papiers mais qui devraient en avoir et leur précarité est prescrite. L’ensemble du dispositif vient combler les carences de la politique du logement et de la politique de l’immigration.Le système qui veut restaurer l’autonomie construit de fait de la dépendance et aggrave la précarité.Le montage institutionnel passe par des associations devenues entreprises financées par des appels d’offre qui ne peuvent jamais réfléchir sur l’efficience des mesures et se contentent de boucher les trous.Le médico-social qui se voudrait proposer une prise en charge globale est morcelé et ne fait que renforcer la médicalisation dont il veut se soustraire. Enfin, l’avenir habituel des gens de la rue : la mort est totalement occultée dans tout le dispositif.