L’evidence based medicine constitue une nouvelle approche de la pratique médicale visant à la fonder sur la recherche de la preuve. Elle s’est progressivement imposée comme la bonne manière de pratiquer la médecine et comme le mode dominant d’évaluation de la validité des connaissances. La standardisation des pratiques qui en découle pose aujourd’hui la question de la prise en compte de la singularité du patient et de l’autonomie critique du médecin.Le modèle biomédical et ses outils de recherche expérimentale sont de plus en plus sollicités aussi pour s’appliquer au champ de la santé publique. Sont-ils toujours adaptés pour, sinon mesurer, au moins apprécier ou prévoir les effets de telle ou telle intervention en prévention, en promotion de la santé ? Les déterminants de santé appartiennent à des domaines aussi variés que les environnements physiques, sociaux, économiques, psychologiques, de l’éducation ou encore les modes de vie et le recours aux soins : comment déterminer l’efficacité des interventions en santé publique sur une ou plusieurs composantes de la santé perçue ou la santé globale des personnes au sens de l’OMS ? Face à des facteurs aussi hétérogènes les méthodes evidence-based suffisent-elles ou bien doit-on les réserver à des problématiques de prévention où les facteurs de corrélation sont plus aisés à établir comme le lien entre la couverture vaccinale et le degré de protection d’une population ? À quels autres outils peut-on alors recourir pour évaluer, au sens de mettre en valeur, la portée d’actions de prévention, de promotion de la santé en santé périnatale, infantile, juvénile et familiale ?À travers réflexions théoriques et retours d’expériences pratiques, l’ouvrage tente de mieux cerner les conditions à réunir pour apprécier les effets d’activités, d’expériences ou de programme de prévention, particulièrement dans le champ d’action de la PMI et de la santé sexuelle, et faire reconnaître ainsi toute sa place à cet exercice public, à la fois médical et de promotion de la santé.