Dans le domaine de la psychopathologie, comme dans les autres champs scientifiques, cliniciens et chercheurs partagent implicitement le postulat d’Einstein concernant l’intelligibilité de leurs objets d’investigation.Si le clinicien accumule des observations aléatoires et tente d’en donner sens, voire causalité, le chercheur grâce à un « filet d’hypothèses » va à la pêche des faits afin d’en confronter les invariants et de développer une pensée théorique toujours provisoire et révisable.Entreprendre une recherche, c’est chercher à apporter un supplément de connaissance à l’intérieur d’un champ scientifique choisi. Dans ce champ, le chercheur va naviguer, au cours de sa pratique quotidienne, entre son terrain de recherche et ses premières hypothèses. Développer une recherche, c’est aussi transformer ce qui pourrait ne rester qu’une intuition personnelle en un énoncé porteur d’une visée générale grâce à une démonstration de validation bien choisie et aboutie.Il existe souvent un lien profond (et le plus souvent non conscient) qui unit le sujet de la recherche clinique à son objet choisi. Quel que soit ce lien, le déroulement processuel suppose certaines étapes rigoureuses et incontournables.Enfin tout spécialement dans le domaine de l’enfance, la recherche en psychopathologie poursuit un but implicite : « issue du terrain clinique, elle a vocation idéalement d’y retourner » et d’y permettre la mise en place d’outils de prévention et de soins.