Comment la structure d’horizon propre à la phénoménologie de Husserl peut-elle aider notre lecture de la poésie ? Quel est le sens de la présence centrale du cri dans l’œuvre de Bonnefoy ? Pourquoi la parole amoureuse peut-elle autant intégrer l’ensemble du monde pour louer la personne aimée que l’oublier selon le projet d’une fusion où l’érotique est pensée comme expérience de l’absolu ? En quoi la parole impossible dont témoignent les récits des mystiques est-elle une tension vers une parole retrouvée ? Quel peut être le rôle des pronoms « je », « tu », « nous » dans l’écriture des sermons de saint Bernard sur le Cantique ? Quelle est la dimension vocale de la parole encore présente dans la solitude de l’acte de lire ? Ces questions où parole et poésie se croisent dans la louange, la prière, la parole érotique ou la célébration de la gloire du monde sont posées en interrogeant notamment les œuvres de Ronsard, Lamartine, Baudelaire, Hugo, Rilke, Valéry, Claudel, Michaux ou encore André du Bouchet, Pierre Reverdy et Luis Mizón. C’est l’aventure poétique du souffle de la voix humaine que médite Jean-Louis Chrétien dans les dix chapitres de ce livre.