Vingt-trois chants où le « je » d’une femme sans nom, sans âge, sans visage, dit la Passion du Splendid Hôtel, son trésor, sa chose, légué par grand-mère qui l’a fait construire au bord du marais virulent. Splendid Hôtel déjà délabré, attaqué, miné, et qui ne cessera d’endurer tous les fléaux, de souffrir de tous les maux, dont le pire : la tendance fatale de ses sanitaires à se boucher, la narratrice toujours occupée à les déboucher. Laborieuse, infatigable narratrice, toute consacrée aux soins du Splendid Hôtel, dévouée aux malheureux clients – les anonymes, attirés par les enseignes clignotantes, et les professionnels du Chemin de fer venus imposer au marais leur grand œuvre –, harcelée qu’elle est pendant ce temps par ses deux sœurs parasites, Ada la malade et Adel la comédienne ratée, l’une et l’autre semant sans cesse le trouble et la zizanie.