Je ne retrouvais plus mes clés. Et Anne n’était pas rentrée. J’ai donc dormi à l’hôtel. Pas de message sur mon répondeur, hormis celui de Marge qui me donnait rendez-vous à la piscine. C’est là que j’ai rencontré Flore. Elle attendait un enfant. Ça tombait bien : moi aussi. Paru en 1999, Mon grand appartement a reçu le prix Médicis. « Le coup de force, et même de génie, de Christian Oster est d’avoir inventé une nouvelle sorte de héros romanesque. Ce n’est pas si fréquent. La répétition, en ce domaine, menace. Toutes ces créatures de fiction et de papier en viennent à se ressembler. Ni tragique ni absurde, le personnage d’Oster, lui, ne ressemble à personne. Ou à tout le monde. Son héroïsme, il le trouve dans l’affrontement, à mains nues pour ainsi dire, avec le langage. [...] Il y a des rires de détente ou d’excitation. Celui que suscitent la prose de Christian Oster et la progression de son histoire est d’une autre nature. Il tient, justement, à la méthode de l’écrivain, à sa manière de mettre en scène l’opposition majeure, tragique même, entre la plus parfaite contingence, les incertitudes de l’existence, des aspirations, des désirs, et les rigueurs ou les ambivalences langagières. On rit, jusqu’au vertige, du spectacle. On y participe. On n’en revient pas. » (Patrick Kéchichian, Le Monde)