En 1959 est publié à Paris Le Festin nu, qui révèle le talent scandaleux de William S. Burroughs. À l’origine, le manuscrit s’intitulait Interzone. Le Festin nu était le résultat d’un choix parmi le millier de pages d’un matériau que Burroughs répartit ensuite entre La Machine molle, Le Ticket qui explosa et Nova Express. Restaient les 175 pages du manuscrit original, qui n’ont été retrouvées qu’en 1984. Celles-ci permettent de reconstituer la genèse d’un des chefs-d’œuvre de la littérature du XXe siècle.Ces fragments narratifs, ces lettres inachevées où l’écrivain américain dévoile à son ami Allen Ginsberg les progrès de son cheminement labyrinthique, ces «?routines?» où domine la figure énigmatique de son double, William Lee, représentent la manifestation la plus pure de l’esprit de Burroughs et sa volonté de faire de l’écriture un moyen d’exploration transgressif de régions mentales encore inexplorées et dangereuses.