Au début des années 1990, en marge de ses propres recherches, Patrick Tort découvre que les États-Unis, par le truchement de leurs fondations philanthropiques, ont financé le nazisme avant de le combattre. Dans cet essai, il montre comment leur puissance s’est construite sur l’intégration des productions de l’Angleterre victorienne (le « darwinisme social », l’individualisme libéral, l’impérialisme et ses justifications raciales, l’eugénisme auto-protecteur des dominants) au sein desquelles Hitler, dès la rédaction de Mein Kampf, put largement effectuer ses choix.S’appuyant sur les ressources de l’histoire politique, de l’analyse textuelle, de la psychologie sociale et de la psychanalyse, l’auteur conduit une réévaluation critique rigoureuse des usages contemporains de la notion de totalitarisme. Il met en évidence la manière dont les États-Unis ont fabriqué, grâce à la propagande politique, la publicité commerciale, la psychologie des foules et les technologies de l’influence, un nouveau totalitarisme euphorisant et consensuel dont l’effort permanent consiste à occulter sa propre violence sous le vêtement de la « liberté ».