Procès, tortures et bûchers ; images de douleurs, de feu et de sang : voilà ce qu’évoque ordinairement l’Inquisition. Pourtant, ce tribunal pontifical créé par Grégoire IX entre 1231 et 1233 avait selon l’Église catholique une noble mission : sauver les âmes et défendre la chrétienté. Pour ce faire, elle s’était levée contre des dissidences religieuses qui sévissaient déjà depuis un siècle à travers toute l’Europe, et notamment dans le midi de la France. Ces hérétiques, cathares ou vaudois, qui aspiraient à une autre pratique de la religion chrétienne, menaçaient l’unité et la puissance de l’Église romaine. S’il est vrai que cette dernière autorisa à pratiquer la torture et que ses proies périrent parfois dans les flammes du bûcher du pouvoir séculier, la mise à mort devint plus rare dès la fin du XIIIe siècle. L’Inquisition aurait pu disparaître avec la fin des grandes hérésies, mais la stigmatisation de la sorcellerie, comme nouveau mal capable de détruire l’Église, lui permit de confirmer une autorité jusqu’à la toute fin du Moyen Âge. Avec brio, Didier Le Fur corrige les idées reçues, éclaire d’un jour nouveau la justice inquisitoriale en France au Moyen Âge et met en évidence certaines falsifications de l’histoire, privilégiant ainsi la vérité historique aux dépens de la légende.