Un jour, on entre en Étrange pays, un pays où les jours sont hantés par les nuits – nuits de bloc opératoire, nuits où l’on taille dans la chair, ampute le corps, où l’on transpire la peur. Un jour, on entre en Étrange pays et tout se met à trembler. Alors on prend refuge dans une lumière, un sourire, un insecte qui déplie ses pattes, une bogue de châtaigne posée sur la table. Dans l’Étrange pays, l’ombre irradie au cœur de la lumière, la mort palpite dans la vie. On réapprend le souffle du vent, la caresse de la lumière sur les herbes, l’infinie tendresse.Un jour, on entre en Étrange pays et l’on marche, funambule, sur une frontière fragile, on marche dans les campagnes et dans les villes étrangères pour s’assurer : le monde est là, mon cœur.