Face aux excès de la communication, les deux auteurs dialoguent sur les vertus respectives du silence et de la parole. Cette rencontre intellectuelle met en scène une vraie différence d’approche en même temps qu’une forte complicité sur l’essentiel. David Le Breton, anthropologue du corps qu’il définit comme notre « souche identitaire », travaille à une approche globale de l’humain où le silence occupe une place souvent déterminante par sa capacité inouïe à porter le sens. Philippe Breton, pour qui le « pouvoir de la parole » est une alternative historique qui s’impose progressivement à la « parole de pouvoir », propose une approche centrée sur la parole, non pas réduite à l’oral mais en amont de la communication comme source de tout l’être. Leur différence est ici mise à l’épreuve sur une dizaine de thèmes classiques, support d’une réflexion renouvelée, par exemple sur le sacré, la mémoire ou la violence, et prétexte à une exploration en profondeur de la condition humaine. Philippe Breton est chercheur au CNRS, laboratoire Cultures et sociétés en Europe, enseignant à l’université Marc Bloch de Strasbourg et à l’université Paris 1, Sorbonne. Il est lauréat de l’Institut et auteurs de nombreux ouvrages traduits en plusieurs langues, notamment, Eloge de la parole (La Découverte, 2007) et Convaincre sans manipuler (La Découverte, 2008). David Le Breton est professeur de sociologie à l’université Marc Bloch de Strasbourg et chercheur au laboratoire Cultures et sociétés en Europe. Membre de l’Institut universitaire de France, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont Silence (Métailié), En souffrance. Adolescence et entrée dans la vie (Métailié) et d’un roman policier, Mort sur la route (Métailié).