La lecture classique de la « culture rock » est soit qu’elle constitue une des ultimes formes de résistance aux forces du marché, soit que son image rebelle a été récupérée par la publicité et le commerce. Cet ouvrage avance une troisième interprétation : la dimension rebelle de la culture rock a favorisé l’émergence de nouvelles formes de capitalisme. La démonstration s’appuie sur l’ambiguïté des stratégies rock (slogans, sons, images) et celle d’artistes spécifiques (Zappa, Aphrodite’s Child, etc.) et sur le rôle des musées du rock ou du téléchargement illégal. L’auteur analyse les points communs entre les idéaux et modalités de fonctionnement de la culture rock (provocation, transgression, indifférenciation) et ceux de l’organisation économique capitaliste, avant de tracer un parallèle entre la culture rock, mai 68 et le pop art. Sont également convoquées les théories de René Girard, Luc Boltanski et Ève Chiapello, et Jean-Claude Michéa.