« Répondant à une enquête sur le nationalisme et la littérature, André Gide fit valoir que la France dans laquelle il vivait devait beaucoup à “un confluent de races” : il était à considérer que les plus grands artistes sont le plus souvent des “produits d’hybridations et le résultat de déracinements, de transplantations”. La valeur d’un homme, d’après Gide, se mesure au degré de dépaysement, physique ou intellectuel, qu’il est capable de maîtriser… » Sur le thème de la place de l’étranger et de l’exil sous toutes ses formes, cet essai revient sur certaines figures de la littérature mondiale : Gombrowicz exilé en Argentine, Cioran et Benjamin Fondane changeant de pays et de langue, mais aussi Marina Tsvetaeva ou Alejandra Pizarnik, en rupture totale avec ce qui les entourait, et bien d’autres écrivains qui ont vécu en faisant sécession, qu’ils aient quitté leur pays ou n’aient pas bougé de chez eux.