Ici, la fugue devient programme, les pièces rapportées fondement du discours, sa matière essentielle... Cependant qu’une histoire tend à se faire, à rester présente, non comme une trame logique, mais comme un passage illusoire, un éclair d’aube violente dans la nuit massive des lectures et des années... Le sens fugace d’un centon (kentron) sans maître dans le flot menaçant de l’illisible ravive l’écho lancinant d’une voix perdue. À ce compte, le poème ne s’inaugure que d’une initiale sans vraie référence, ne se propage que d’un mouvement organique dont les dates ponctuent à peine les hoquets. Dates casuelles dont la succession inquiète, convulsive, voudrait figurer une autre gamme au temps traité comme espace, pronom, carte, tout en signifiant au poème sa mémoire vide.