«Le modèle secret est peut-être Faust – non celui de Goethe – mais un Faust forain vu enfant à Thonon dans les années cinquante, joué entre deux airs de Bourvil par Gugusse, le célèbre clown de la Loterie Pierrot. Faust-Gugusse prétendait que toute notre vie avait lieu en temps de carnaval, puisque le finale en était un adieu à la chair ; Mme Albertine, sa comparse dans le public, lui lançait, en trois mots, de prendre ça comme un don, une offrande : et elle lui proposait toutes les quatre minutes de jouer sa vie aux dés... J’essaye de reconstituer l’ordre des scènes de cette pièce vue enfant ... Le Vrai sang est un drame forain, un théâtre de carnaval, en ce sens que les acteurs, d’un même mouvement... incarnent et quittent la chair, sortent d’homme, deviennent des figures qui passent sur les murs, des traces peintes d’animaux, des empreintes, des signaux humains épars, lancés, disséminés : des anthropoglyphes.» Valère Novarina.