Issu d’une thèse universitaire, ce livre se lit comme un roman. Parangon d’un système de gestion hypermoderne où tout s’accélère, jusqu’à la réinvention de soi pour le bénéfice de quelques actionnaires de grands groupes de luxe, il illustre le parcours d’un mannequin pendant huit années au sein de l’industrie de la mode de luxe. L’approche analytique proposée renouvelle la compréhension de la soumission à un système de gestion spécifique du métier, révélant ce qui se joue subjectivement pour le mannequin dans un métier certes glamour, pourtant largement aliénant.En quoi les pratiques d’organisation du travail et de management des organisations de mannequinat pour hommes participent-elles d’une désubjectivation complète des mannequins, et de l’emprise imaginaire à leur métier ? Quelles voies d’émancipation le mannequin peut-il construire pour se dégager de l’emprise d’un système de gestion auquel il contribue volontairement ? Dans quelles limites les dynamiques organisationnelles et de management participent-elles de l’institutionnalisation de la violence au travail ? Quel rôle joue l’écriture auto-ethnographique dans l’émancipation du chercheur ? En quoi le processus de subjectivation de la sociologie clinique permet-il de caractériser des actes de résistance émancipateurs ?