Retour aux jardins. Ceux des enfances délicieuses ou suppliciées. Puis leurs restes encroûtés de zones, parkings, hypermarchés. Partout, un monde fou : postiers ivrognes, jardiniers pensifs, poètes bocagers, galopins des friches, épouvantails et revenants. Corps, âmes, arbres, bêtes, outils, étoiles, cailloux, tout parle. De quoi ? Terre et ciel, fééries, peurs, vocations, amours pas qu’enfantines. L’Histoire marque à la culotte les morts et les vivants qui passent : la guerre d’Indochine, les Glorieuses puis le règne des Gorgibus bancaires. Jusqu’aux Gilets jaunes campés sur des ronds-points autrefois horticoles. Mais ça n’est pas fait pour arrêter ces images. Plutôt pour mêler les temps et les tons, faire bouger vite les décors et embarquer des mondes revécus dans le charroi d’un phrasé qui les mène joyeusement au fossé d’oubli.