Des contes, des fables, des apologues, des anecdotes, inventées ou recopiées, qui ont en commun le regard porté sur les choses et les êtres par ceux que les images fascinent et qui en font profession. Des portraits imaginaires de peintres qui ne sont pas sans rapports avec leurs doubles réels. Pêle-mêle, Mondrian coupable d'aimer les fleurs, Pontormo le reclus, David Hockney touriste hors pair, Gilles Aillaud et les éléphants, le coup de pinceau de Roy Lichtenstein et ses avatars, Picasso visité par le diable, Beckett entre un poisson rouge et un perroquet, Raphaël donnant une leçon de dessin, le vieux canasson modèle de Géricault, le singe de la Grande Jatte, Saenredam et la géométrie, un chiot qui pisse devant la crèche de la nativité, le rêve secret d'Yves Klein, la main légère de Pierre Bonnard... Une même passion les obsède tous : regarder le monde et en faire des images desquelles la vie ne soit pas absente. Cela s'appelle la grâce, elle est fragile mais sans elle, rien.