« J’attends la fin de l’impossible. » C’est ce que faisait dire Romain Gary, sous le nom d’Émile Ajar, au héros de Gros-Câlin. Dans cette nouvelle édition de La Fin de l’impossible, complétée de trois essais, pour la plupart inédits, Paul Audi s’interroge sur l’importance qu’il convient d’accorder à cette « attente », à cette « vive espérance », déjà en elle-même impossible, qui soutient de part en part l’œuvre de Gary comme elle soutient peut-être aussi l’existence de tout être humain. Pour ce faire, il ne tente pas seulement de dégager, parmi toutes les idées que Gary a cherché à défendre, celles qui lui paraissent urgent d’entendre dans le contexte actuel de la culture, qui fait désormais le moins de place possible à une éthique de la réjouissance, mais il plaide aussi la cause d’une véritable « contre-sagesse ».