Révulsé par une société qu’il juge débile et décervelante, le personnage de ce livre assume sa réputation d’hurluberlu : « Comme le monde serait ennuyeux si on se contentait de le prendre au pied de la lettre ! J’ai toujours pensé qu’il fallait dépayser les choses pour se dépayser soi-même. » Il le fait ardemment, avec la conscience ironique et aiguë d’être ce qu’il est, un rêveur philosophe en rupture avec les routines sociales.Pendant quelque temps, il vit sur le toit d’un immeuble parisien où il installe un matelas mousse, un duvet, un réchaud à gaz et quelques livres dans une caisse en guise de bibliothèque. « Ma parole, je crus bien avoir trouvé ma vraie place dans cette vie. » Sa compagne Janina, son ami dadaïste Getty, le professeur Schuzmeyer directeur d’une clinique psychiatrique, et divers personnages de rencontre dont le pittoresque alimente sa bonne humeur, lui fournissent la clé de sa philosophie : « Un individu qui ne revendique pas sa nature profonde de clown est perdu pour moi. Car il y a pire que le clown, il y a l’homme sans lucidité intérieure. »Georges Picard est l’auteur de vingt livres édités aux Editions Corti, parmi lesquels : De la Connerie, Du malheur de trop penser à soi, Tout m’énerve, Petit traité à l’usage de ceux qui veulent toujours avoir raison, Le Philosophe facétieux…