Un jeune sous-lieutenant, après avoir servi en Angola pendant vingt-sept mois, rentre au pays où il ramène un tout jeune orphelin. Il va élever cet enfant noir, qui a survécu à la destruction de son village et au massacre des siens par l’armée portugaise, comme son propre fils. Plus de quarante ans plus tard, le vétéran et sa femme font le trajet depuis Lisbonne pour rejoindre la vieille maison de famille, dans un village reculé, quasi abandonné, quelque part au pied des montagnes. Dans trois jours, conformément à la tradition, on tuera le cochon. Comme chaque année, leur fille, leur fils adoptif, son épouse les rejoignent pour l’occasion. Or ce jour-là, l’animal ne sera pas le seul à se vider de son sang.L’écrivain portugais a renoncé à parler comme un livre, mais il n’est pas question pour lui d’écrire comme on parle. Il invente un parler qui ramasse en lui tout le savoir-faire de l’écriture et la fait oublier.Hédi Kaddour, Le Monde