Les entreprises les plus folles sont souvent celles qui sont le plus près de réussir. Au début du règne de Louis-Philippe, tous les rapports confirment les inquiétudes que suscitaient dans la police les menées des Carlistes, comprenons des partisans de Charles X : Berryer est épié, le faubourg Saint-Germain surveillé et les journaux légitimistes saisis. Faut-il voir dans ces excès de zèle la volonté de certains fonctionnaires de police de se désolidariser du régime qu’ils avaient précédemment servi ? Nullement. La menace était réelle. Certes le complot des Prouvaires, aujourd’hui bien oublié, fut facilement déjoué. Pourtant 1 500 conjurés devaient cerner les Tuileries et s’emparer de la famille royale. Les chefs furent appréhendés avant tout commencement d’exécution. En revanche, la tentative de la duchesse de Berry de soulever la Vendée inquiéta vivement Paris. Les rumeurs les plus folles coururent alors. Un rapport de la Préfecture de police annonçait, le 30 mai 1832 : « Les événements de Vendée suscitent de l’émotion. Des négociations seraient en cours entre les Carlistes et les républicains. » Qui était la duchesse de Berry ? Quelles étaient ses motivations ? Pourquoi a-t-elle échoué ? Et quelles sont les raisons de la fascination qu’elle continue d’exercer ? À ces questions Jean-Joël Brégeon apporte des réponses neuves et documentées. Voici la folle expédition de la duchesse de Berry contée par l’un des meilleurs spécialistes de la Vendée et de la Contre-révolution. »