Paris occupé, le 2 avril 1814. Alexandre Ier, tsar de Russie, reçoit le général de Caulaincourt. Les deux hommes s’entretiennent de l’abdication de Napoléon Ier et du lieu qui accueillera son exil. Quelques jours plus tôt, lâché par ses maréchaux, l’Empereur a été vaincu et la Grande Armée balayée par les armées des Coalisés. Le 3 mai 1814, il débarque à l’île d’Elbe. Durant trois cents jours, il règnera en maître absolu sur cette île d’à peine 224 km², située entre la Corse et la Toscane, qu’il s’emploiera à moderniser. Perpétuellement en mouvement, il s’active sans relâche, visitant chaque recoin de l’île, lançant de nombreux projets, veillant au moindre détail. Loin des grandes batailles qui ont forgé sa réputation, c’est aussi un homme qui tente, malgré les dimensions dérisoires de son «royaume d’opérette», de reconstituer le cadre impérial, avec son organisation, son étiquette, sa cour et son armée. Mais surtout, c’est depuis Elbe qu’inlassablement il prépare son évasion et son retour en France.À partir des mémoires, de la correspondance officielle et de multiples témoignages de compagnons d’exil, Marie-Hélène Baylac fait revivre avec brio le séjour de Napoléon à l’île d’Elbe, de son arrivée sous bonne escorte à son départ secret dans la nuit du 26 au 27 février 1815. Entre intrigues et manœuvres, s’agitent les partisans et fidèles de Napoléon, mus par un désir fervent de voir l’Empereur régner à nouveau sur l’Europe.