Lire l'entretien avec l'auteur (propos recueillis par Audrey Minart)Peut-on considérer les fous, non plus comme des personnes à part, mais comme des personnes à part entière ? Aujourd’hui, le mouvement des usagers en santé mentale revendique de faire entendre sa voix, à l’égal d’autres publics défavorisés. Au sein du mouvement des personnes handicapées qui proclame « Rien à notre sujet sans nous », le mouvement Advocacy France a pour devise : « Le jour où des personnes peu habituées à parler seront entendues par des personnes peu habituées à écouter, de grandes choses pourront arriver. » L’ambition de l’ouvrage est de dépasser la pétition de principe pour interroger les fondements de la démarche.L’auteur analyse le chemin parcouru par les intéressés eux-mêmes entre la disqualification des « fous » et la prise de parole des « usagers » afin d’éclairer les concepts en œuvre dans le mouvement d’émancipation des personnes en souffrance psychique. S’appuyant sur leurs témoignages et sur une recherche historique et philosophique, l’ouvrage s’inscrit dans le mouvement des madstudies qui reste, en France, à développer. Si la disqualification a longtemps été le sort des « fous », comment la comprendre pour mieux la contester ?