Les médecins hospitaliers n’ont pas l’habitude de se plaindre. Leur vocation est de soigner les autres et non de se préoccuper de leur propre santé physique et psychique. Et pourtant burn-out, suicides et accidents professionnels ne sont pas rares dans la communauté médicale.Au CHU de Montpellier, à la suite de la mort tragique d’un jeune médecin, un groupe « bien-être au travail » s’est créé dans l’objectif de valoriser l’expression du vécu du métier plutôt que de rechercher les coupables. Les difficultés relationnelles au sein des équipes médicales et le sentiment de non-reconnaissance sont apparus comme facteurs principaux de souffrance. Ce changement de représentation sociale du médecin à l’hôpital a conduit à des actions concrètes : amélioration des relations médecins /directeurs, ouverture d’une consultation spécifique pour les médecins, rédaction d’une charte des relations en équipe… À l’ère d’un management centré sur la performance et l’inflation des messages électroniques, cette expérience, qui se poursuit aujourd’hui, montre combien les échanges « en chair et en os » entre collègues sont les garants d’une coopération efficace et de la santé au travail. Médecins et directeurs en témoignent. Une bande dessinée illustre quelques aspects de leur vie dans l’hôpital du XXIe siècle.